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Symposium de sculpture : la taille de la pierre en direct

Le 24 juin 2025
par Christine Zanella-Savy
Jusqu’au 2 juillet, le 2e Symposium de sculpture est en cours au jardin alésien du Bosquet. Dix sculpteurs renommés et six étudiants des Beaux-Arts taillent dans des blocs de calcaire et de marbre des œuvres qui seront ensuite exposées en ville.
Chaque bloc de marbre incarnat ou de calcaire de Brouzet mesure deux mètres de haut.
Chaque bloc de marbre incarnat ou de calcaire de Brouzet mesure deux mètres de haut.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la possibilité de voir des tailleurs de pierre en plein travail. Cette chance unique est proposée par la Ville d’Alès et Alès Agglomération à l’occasion du 2e Symposium de la sculpture, qui se déroule dans les jardins du Bosquet, derrière le Fort Vauban.
« Comme un atelier à ciel ouvert, le symposium permet aux artistes de s’exprimer librement, avec leur style, et de mettre en valeur leur culture » présente Ali Salem, président de l’association Alès Arts, co-organisateur de l’événement.

Transmission entre sculpteurs et étudiants

Dix sculpteurs tunisiens, égyptiens et marocains – dont quatre femmes – sont à l’œuvre depuis le 10 juin. Des artistes reconnus, tous titulaires d’un doctorat en arts plastiques. Ils sont épaulés par six étudiants et étudiantes de l’Institut des Beaux-Art de Tétouan, au Maroc. Cette transmission entre sculpteurs et étudiants est une nouveauté dans le Symposium alésien. « Ça ne se fait nulle part, précise Ali Salem. Pourtant, la transmission est essentielle pour former de jeunes sculpteurs. Leur permettre de participer à un Symposium d’envergure internationale est un vrai plus pour eux ». Sélectionnés à Tétouan, lors d’une master-class au mois de février, les étudiants des Beaux-Arts collaborent avec chacun des sculpteurs et apprennent ainsi des techniques et des approches différentes.

Calligraphie arabe, hexagone, flamme…

Les pierres de calcaire de Brouzet-les-Alès ou les blocs de marbre incarnat, venus de la carrière audoise de Caunes-Minervois, sont travaillés à la meuleuse, à la carotteuse, au marteau-piqueur, et plus classiquement au marteau et au burin. Le marbre, qui est une pierre très dure, se découpe ainsi par petits carreaux, « comme des carrés de chocolat », précise Ali Salem. Sur chacun des blocs, se penche un sculpteur qui a bien du mérite à dégager de la masse la forme qu’il a prédéfinie librement sur un prototype. Il est fort impressionnant de voir ces sculpteurs au travail, dans la chaleur intense et des nuages de poussière de pierre, sur des blocs de deux mètres de haut. Peu à peu se dévoilent un personnage abstrait avec une boîte sur le dos, œuvre de Mohamed Mohamed Bouaziz, ou une lettre de l’alphabet arabe, œuvre de Samia Abdelmoumen. À proximité, la sculptrice Rim Moalla fait apparaître un hexagone, « symbole du travail ». De son côté, Abdelhay Adayday fait jaillir une flamme de pierre de l’obscurité, une pièce fortement symbolique : « C’est le rôle de l’artiste de sortir la lumière de l’intérieur, argumente-t-il, surtout quand l’extérieur est empli d’obscurité ».

Chantier en visite libre

Régulièrement, des spectateurs viennent voir le chantier. « Ils sont surpris de voir sculpter la pierre en direct, souligne Ali Salem. Les enfants, notamment, se montrent très intéressés : c’est bien de leur montrer que la sculpture est un vrai métier ». De façon plus globale, Ali Salem estime indispensable « que les gens ouvrent les yeux sur l’art » car « un pays sans culture est un pays qui n’est pas civilisé ».
Le public a encore quelques jours – jusqu’au 2 juillet – pour se rendre compte de la difficulté et de la technicité de la tâche et apprécier d’autant mieux par la suite les œuvres terminées.
Car les dix sculptures en cours de création seront ensuite données à la Ville d’Alès qui les déploiera dans l’espace public, à l’exemple des neuf réalisations de l’an dernier qui valorisent dorénavant la nouvelle Grand rue Jean Moulin. « L’idée est d’exposer les pièces magistrales de ce 2e Symposium dans la ville pour en faire profiter le grand public » souligne Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération et maire d’Alès.

En pratique

  • Symposium international de sculpture, jusqu’au 2 juillet
  • Du lundi au vendredi, de 9h à 18h
  • Jardins du Bosquet, derrière le Fort Vauban (traverser le théâtre de verdure)
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Adresse

Parc du Bosquet,
1 Rue d’Hombres Firmas, 30100 Alès