par Christine Zanella-Savy
“Tenir bon” : tel est le thème de la saison 2025-2026 de la Verrerie d’Alès, une saison foisonnante et engagée, sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Pour présenter cette saison, le Pôle national Cirque Occitanie offre au public les créations de deux compagnies actuellement en résidence à Alès : Twig, en apéritif dans les jardins du musée PAB, et Mahamat, en point d’orgue dans la Grande salle de la Verrerie.
Entre les deux spectacles, à 19h, Sylviane Manuel, directrice de la structure, présentera en détail la saison circassienne qui s’ouvre, à travers une programmation faisant la part belle à l’humour et au cirque de création.
Pour démarrer cette soirée circassienne, la Cie Lost in Paradise présentera sa première création, Twig. Une pièce pour trois acrobates – une voltigeuse et deux porteurs -, qui évoluent sur une bascule hongroise, élément central du spectacle. Cette bascule longue de 2,30 mètres, génère des sauts courbes qui permettent à la voltigeuse d’être rattrapée par le porteur qui l’a envoyée dans les airs. « Notre spectacle touche la question de la résilience, note Jemma Sneddon, la voltigeuse. Nous voulons tester des interactions entre le corps, l’esprit et les matériaux pour éprouver les règles physiques dans lesquelles l’être humain est plongé ». Twig signifie brindille en anglais, ce qui suggère également la vulnérabilité des acrobates et de leur matériel, qui peut se briser…
Mise en scène par Clément Dazin, de la Cie La main de l’homme, cette création co-écrite avec Mahamat Fofana, mêle texte et virtuosité corporelle, offrant une réflexion intime sur la quête de soi.
Ce solo de danse et de cirque raconte en effet une partie de l’histoire de Mahamat lui-même, né en Côte d’Ivoire et ayant grandi en France. « Ça parle de mon parcours et de l’influence des autres sur nos choix de vie, explique-t-il. Il y a cinq ans, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur… et je suis entré dans une école de cirque ! Évidemment, ma famille était contre… » Comment expliquer à une mère qui s’est battue pour emmener ses enfants en France et leur donner le meilleur que l’on choisit le cirque plutôt que le métier d’ingénieur ?
Dans le clair-obscur, Mahamat explore le tiraillement entre ses aspirations personnelles et les injonctions sociales, tout en abordant les thèmes de la dette familiale et du choc des cultures. Entrelaçant texte et mouvement, Clément Dazin et Mahamat Fofana désirent faire parler le corps, faire danser les mots pour partager avec le public une réflexion intime, sincère et profonde.
À découvrir en avant-première.
Vendredi 19 septembre, Pôle culturel et scientifique de Rochebelle, Alès
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