par Christine Zanella-Savy
Si vous êtes un habitué de la Semaine cévenole et de son week-end festif, vous avez certainement déjà apprécié le groupe gardois Aragorn et vous devez avoir envie de profiter de nouveau du son de ses guitares, violons, cornemuses et autres tambours.
Si vous ne le connaissez pas, alors venez faire un tour au centre-ville d’Alès entre vendredi soir et dimanche après-midi.
Vous vous repérerez au son, impossible de le rater !
Car, avec six musiciens, une danseuse et une sono sur charrette, Aragorn donne une ambiance particulière à la Semaine cévenole sur la place de la Mairie, dans les rues et au campement du Fort Vauban. « C’est notre particularité, le chant nomade au cœur des villes. Nous y amenons une qualité sonore et musicale » pose d’emblée Jean-Claude Dumas, le directeur de la compagnie, lui-même joueur de tambour.
Créée en 2016 avec des musiciens qui jouent ensemble depuis plus de vingt ans, la compagnie Aragorn propose de la musique de rue lors des fêtes médiévales, avec des musiciens professionnels vêtus de costumes, qui balaient les répertoires celtique, médiéval, irlandais… « Nous nous inscrivons dans la musique du monde, la musique de l’union, de l’échange et de la rencontre entre les cultures » assure Jean-Claude Dumas. Festives et joyeuses, telles sont, de l’avis général, les prestations musicales d’Aragorn, qui revendique une couleur particulière. « Nous avons harmonisé les morceaux pour ne pas créer de lassitude, pour nous différencier des autres groupes de musique médiévale. Cela donne une musique très poétique ».
En général, la musique médiévale est jouée avec des tambours, des flûtes et des cornemuses. Aragorn va plus loin en y ajoutant des guitares, des violons, des quena (flûte sud-américaine) et en privilégiant les chœurs. « Cette variété d’instruments et de voix engendre plus d’harmonie et nous permet de personnaliser les airs que nous jouons ». Au menu : de la musique traditionnelle du XIIe siècle, des ballades irlandaises, de la musique provençale, celtique et même des musiques de films comme celles du Dernier des Mohicans ou de Game of Throne.
Parmi les morceaux emblématiques, impossible d’échapper à La jument de Michao, chanson occitane reprise par les Bretons (Tri Yann en 1985 puis Nolwenn), ou à Tri Martolod, les fameux trois marins partis en mer contre vents et marées, chant breton du XIXe siècle, repris par Alan Stivell en 1973 et tube national depuis.
« Avec notre gros volume de sonorités, nous faisons danser et chanter les gens » reprend Jean-Claude Dumas. Entraînés par la danseuse d’Aragorn qui déploie ses foulards et ses cerceaux, les spectateurs ne se font pas prier pour s’essayer à “la danse de l’ours”, ronde très populaire, ou pour entrer dans les farandoles de Tarascon. « C’est festif, les gens dansent avec nous et s’amusent beaucoup ».
Aragorn met du cœur à l’ouvrage car le groupe apprécie tout spécialement de se produire à Alès. « La Semaine cévenole, c’est important pour nous. On vient depuis plus de dix ans et on y est bien. C’est une belle fête, le cadre s’y prête, il y a un monde fou, une super ambiance » détaille Jean-Claude Dumas. Et d’ajouter « Des fêtes médiévales, on en fait beaucoup en France et même en Europe, mais celle d’Alès est une vraie fête familiale qui se situe au cœur de la ville et où tout est gratuit. C’est un beau cadeau offert par la municipalité aux gens d’ici ».
Partagez cet article