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Le peintre et graveur franco-belge Pierre Alechinsky a 97 ans… Bien sûr, il ne sera pas présent à Alès pour le vernissage de son exposition, jeudi 19 juin. Pour autant, et malgré son grand âge, c’est lui qui a choisi toutes les œuvres qu’il souhaitait présenter au public sur les cimaises du musée PAB. Il faut dire que le musée alésien lui a donné carte blanche. « Je lui ai fait cette proposition fin 2023 et il m’a invitée en retour à venir le voir dans son atelier, à Paris, détaille Carole Hyza, la conservatrice du musée. Au bout d’un quart d’heure, nous étions d’accord ».
Le fruit de cette démarche de la conservatrice ? Une exposition exceptionnelle à plusieurs titres.
D’abord parce que Pierre Alechinsky est une figure majeure de l’art contemporain et que, contrairement à beaucoup de ses illustres compagnons auquel le musée PAB a déjà rendu hommage (Miro, Picasso, Picabia, Dubuffet…), il est toujours de ce monde et organise lui-même les expositions qui lui sont dédiées. « Il nous fait cette faveur… » se réjouit sans réserve Carole Hyza.
Ensuite parce que l’exposition alésienne est de haute facture avec pas moins de 200 œuvres, qui retracent toute sa carrière, réparties dans huit espaces du musée. « Nous avons réuni des œuvres rarement, voire, pour certaines, jamais présentées en exposition, précise Carole Hyza. Pierre Alechinsky a puisé dans ses collections personnelles et nous a confié des dessins originaux, des gravures, des papiers marouflés et des livres d’artiste ».
Enfin parce que l’artiste orchestre, via cette exposition, son propre parcours rétrospectif, établissant des résonances inédites entre œuvres d’époques, techniques et formats différents. « Il n’a pas voulu un accrochage thématique ou chronologique, éclaire Carole Hyza. Il a préféré mettre en place un parcours du ressenti, basé sur les correspondances de formes ou de couleurs ».
Un accrochage qui dresse ainsi un portrait intime de l’artiste, offrant un accès privilégié à ses inspirations et sa démarche créative.
Pour parfaire l’ouvrage, l’exposition se veut aussi un hommage à l’amitié qui a uni Pierre-André Benoit et Pierre Alechinsky de 1975 à la mort du premier en 1993. Présent en janvier 1989 lors de l’inauguration du musée-bibliothèque PAB, Pierre Alechinsky est un peu chez lui dans cet hôtel particulier de style néoclassique au point d’avoir réalisé en 1991 une fresque en lave émaillée, “Petite falaise illustrée” qui accueille le visiteur dès son arrivée sur le perron.
Cet été 2025 sera donc l’été Alechinsky. Surtout que d’autres sites culturels alésiens participent à l’événement. « Cette exposition a fait naître une dynamique et permet une programmation associée » se réjouit Carole Hyza. En effet, la médiathèque Alphonse Daudet expose une vingtaine d’affiches d’Alechinsky jusqu’au 1er octobre. Et les Archives municipales proposent jusqu’en janvier des films documentaires permettant de mieux comprendre les techniques employées par Pierre Alechinsky.