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“Alechinsky sur papier” : l’histoire d’une belle complicité avec PAB

Le 20 juin 2025
par Christine Zanella-Savy
L’exposition du musée PAB,“Alechinsky sur papier”, rend hommage à l’amitié artistique qui a uni Pierre André Benoit et Pierre Alechinsky, se traduisant dans l’édition de nombreux livres d’artistes. Focus.
Pierre Alechinsky et Pierre André Benoit au musée PAB (© Musée-bibliothèque PAB, Alès).
Pierre Alechinsky et Pierre André Benoit au musée PAB (© Musée-bibliothèque PAB, Alès).

« Parce que c’était lui, parce que c’était moi » : la célèbre citation de Michel de Montaigne concernant ses liens avec Etienne de La Boétie aurait pu qualifier l’amitié féconde qui s’est tissée entre l’imprimeur-poète Pierre André Benoit et le peintre-graveur Pierre Alechinsky.

Les deux complices, qui se sont rencontré en 1975, ont beaucoup collaboré autour du livre d’artiste, à savoir un livre édité à très peu d’exemplaires, qui est une création artistique faisant intervenir des poètes, plasticiens et imprimeurs…

« Un jeu permanent »

PAB est fasciné par les talents de dessinateur, de peintre et de graveur d’Alechinsky. De son côté, Alechinsky est très intéressé par l’originalité de PAB et sa grande liberté du livre. « Avec PAB, tout était possible, confirme Carole Hyza, la conservatrice du musée. Il n’hésitait pas à repousser les limites de l’impression dans un jeu permanent, pour le grand bonheur des artistes qui collaboraient avec lui ».

L’exposition alésienne dédiée à Alechinsky débute, au deuxième étage du musée, par les ouvrages de bibliophilie créés par les deux hommes, démontrant la façon dont PAB et Alechinsky ont exploré ensemble l’art de fabriquer des livres, toujours avec espièglerie et inventivité. « Des trésors pour bibliophiles sont nés de ce compagnonnage : Tête de clou, Bleu, Adoré sur Tranche, … » liste Carole Hyza, la conservatrice du musée.

Des livres d’artistes avec toutes les techniques

La première collaboration entre les deux hommes a lieu en 1967, à distance, pour le livre L’espace d’un doute, de Jean-Jacques Lévêque. Huit ans plus tard, les deux artistes se retrouvent pour le livre Entre le pouce et l’index, mêlant des écrits de PAB et quatre gravures sur celluloïd d’Alechinsky. À partir de 1984, 22 éditions de livres d’artiste verront le jour. Toutes les techniques sont employées par les deux amis : l’eau forte, le celluloïd, la gravure sur or, la typographie, le dessin, le collage, les textes manuscrits reproduits en offset ou en photocopie, …

Des rencontres qui engendrent des livres

Au fil de leur collaboration artistique, Alechinsky est venu plusieurs fois chez PAB, à Rivières-de-Theyrargues, entre 1986 et 1992. Des visites toujours fécondes sur le plan artistique, comme Alechinsky le décrira lui-même : « À peine ai-je mis les pieds dans son salon d’apparat qu’il me tend, l’air de rien, des chutes de cette curieuse matière, le celluloïd, qui lui semble presque noble. Je dois travailler illico « comme ça », son expression préférée, sous ses yeux vigilants, mi-rieurs, mi-inquiets. « Il faut s’amuser » souligne-t-il en homme qui déteste le mot travail » (extrait de PAB non loin, 2001).

Alechinsky est chez lui au musée PAB

Présent en janvier 1989 lors de l’inauguration du musée-bibliothèque Pierre André Benoit à Alès, Pierre Alechinsky est quasiment chez lui dans cet hôtel particulier du quartier de Rochebelle.
En effet, il y revient cette même année 1989, signer Plier boutique, des textes de PAB comportant six de ses gravures, aboutissement d’un projet de plus de dix ans. Et surtout, en 1991, Alechinsky offre un très beau cadeau à son ami alésien : la réalisation d’une fresque en lave émaillée de 20 mètres de long, Petite falaise illustrée, qui orne toujours l’entrée du musée-bibliothèque. « Cette œuvre est finalement comme un livre en céramique, car elle illustre un poème de PAB » commente Carole Hyza.
Enfin, en décembre 1992, Pierre Alechinsky assiste à l’installation de son vitrail – sur un texte de PAB – conçu pour une salle du musée…

Un levant au couchant

Le début de l’année 1993 marquera l’ultime collaboration entre les deux artistes avec Un levant au couchant, texte de PAB accompagné de huit peintures sur verre d’Alechinsky. Texte prémonitoire de PAB, ce livre fut achevé deux semaines avant sa mort, le 20 janvier 1993. Pierre Alechinsky fera partie des rares artistes présents aux obsèques de son ami alésien…
« Depuis, dans l’accrochage permanent du musée, une salle est toujours consacrée à Alechinsky, celle où il y a le vitrail » conclut Carole Hyza.

L’entrée du musée PAB est ornée par une fresque de 86 carreaux de lave émaillée dessinée par Pierre Alechinsky,
sur un poème de PAB, réalisée par le céramiste Hans Spinner (mars et avril 1991).

En pratique

  • Ouverture en juillet, août et septembre de 10h à 13h et de 14h à 18h.
  • Entrée plein tarif : 7 €
  • Visites guidées :
    – en juillet le mardi à 10h30 et le jeudi à 15h
    – en août le mardi à 10h30, le jeudi et le dimanche à 15h
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