par Christine Zanella-Savy
L’un des seuls clubs de jazz du territoire ne se trouve pas à Alès, ni dans un bourg d’importance de l’Agglo, mais se niche au bord de la rivière Droude, sur la place de Saint-Césaire-de-Gauzignan. Qu’on se le dise, le Noctambus est une “bulle de jazz” en milieu rural.
« C’était une grange avec un sol en terre battue, décrit Philipe Calbo, enseignant retraité, qui habite au-dessus. Je l’ai aménagée en salle de musique ». Une salle voûtée, avec un plancher, un piano, deux claviers, une batterie, une guitare, des enceintes et des projecteurs. De quoi faire confortablement de la musique entre amis et servir de salle de répétition. À force d’y accueillir des amis musiciens, Philippe Calbo, passionné de jazz, a décidé d’y organiser des concerts.
« Je voulais créer du lien et comme j’ai l’amour de la musique, il m’a paru tout indiqué de créer une association dédiée à l’animation du village, “l’Association Sur la Place”, et de proposer des soirées jazz dans ma cave ». Depuis janvier 2014, se succèdent ainsi des concerts de jazz New Orleans ou de jazz moderne avec une grande variété de musiciens et de styles.
La cave s’ouvre également à la bossa nova ou à la chanson française, « car nous avons un noyau dur de spectateurs qui sont amateurs de chansons françaises ». Des auteurs-compositeurs-interprètes se produisent au Noctambus, comme Monique Hutter, qui a récemment chanté Barbara, accompagné par un pianiste.
Sur la place de Saint-Césaire, la sauce a pris. « D’un concert par mois, on est passé à deux, voire trois. Sur la saison 2024/2025, on a programmé 21 événements ».
La programmation résulte principalement du réseau de Philippe Calbo. « Les musiciens ont entendu parler du Noctambus et comme j’ai un réseau d’amis, ça a fait tâche d’huile… Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de chercher des groupes, ils me contactent et ça tourne ». Si les principaux concerts sont assurés par des musiciens professionnels d’Occitanie, “l’Association Sur la Place” propose également des soirées amateur avec des gens qui ont envie de chanter. « C’est un lieu de liens musicaux » résume Philippe Calbo.
Dans cette cave voûtée – évoquant les caves mythiques de Saint-Germain-des-Prés ou le club Le Petit Opportun, à côté du Châtelet –, on installe des chaises et des fauteuils devant la toute petite scène. La jauge d’environ 45 personnes permet une proximité peu commune entre les artistes et le public. « Le public est tout près des musiciens, donc il est très attentif. Du coup, les musiciens sont emballés à la fois par l’acoustique du lieu et par l’écoute des spectateurs, qui témoignent souvent beaucoup d’enthousiasme avant et après le concert ».
Contrairement aux clubs de jazz des grandes villes, le Noctambus pratique une entrée libre et ce sont les sorties qui sont payantes. « Chacun paye selon ses moyens. Nous rappelons à chaque fois que les musiciens sont des professionnels et que c’est un privilège de les écouter ». Et d’ajouter : « Lorsque musiciens et auditoire s’accordent, il est possible qu’une véritable harmonie existe entre le talent des premiers et la générosité du second ».
À la fin du concert, une petite buvette conviviale permet aux gens de discuter avec les musiciens. Un lieu et des sons à découvrir…
Le Noctambus, 7 place de la Mairie, Saint-Césaire de Gauzignan
tél. 06 80 65 52 84 – associationslp30@gmail.com
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